Bilan #readcaribbean de septembre

Septembre, c'est la rentrée. C’est toujours synonyme de mise en place d’une nouvelle organisation donc j'ai accordé peu de temps à la lecture. Je n’ai lu que 4 livres dont deux #readcaribbean. D’habitude, je donne délibérément la priorité aux autrices noires, mais, une fois n’est pas coutume, je vous parle ici de deux auteurs originaires de la Caraïbe.

Commençons par celui que j'ai le moins apprécié. “Gecko” de John Renmanm. Il s'agit du Tome 1 de la saga Gwada Cops toujours en cours d’écriture à l’heure de la publication de cet article. L'intrigue se résume à un duo inspecteur-inspectrice enquêtant sur une série de meurtres mystérieux en Guadeloupe Je suis perplexe. Vraiment. Pas tant sur l’histoire car l'utilisation du folklore dans un récit contemporain est toujours une approche intéressante… C'est l’exécution qui m’a mise mal à l'aise. J’avais l'impression de lire la “Guadeloupe pour les Nuls” tellement les explications étaient didactiques. Nicolas, l’archétype du policier bourru parce qu’il a une blessure psychologique depuis des années, c'est du vu et revu. Le cliché a fait ses preuves. Par contre, sa haine envers la Guadeloupe semble dicter par le fait qu'il a été rejeté dès l'enfance car il a passé quelques années en France hexagonale. Et ça, c'est un cliché propre à la Caraïbe. Cependant, le dénigrement que Nicolas exprime envers la Guadeloupe me l’a rendu antipathique. Et surtout, son discours sonne exactement comme celui utilisé par les colons. C'était trop pour moi. Mon but n'est pas d’offrir des critiques négatives pour le plaisir. Néanmoins, Karukerament a pour but de célébrer l’identité caribéenne et plus particulièrement guadeloupéenne… Faire une chronique complète sur un roman pour lequel je n'arrive pas à trouver suffisamment de côtés positifs n’entre pas dans ma ligne éditoriale. Je lirai le tome 2.. Si je ne vous dis rien, vous saurez pourquoi.

Passons maintenant à un coup de cœur. The Black God's drums de P. Djèli Clark. Officiellement, cette nouvelle s'inscrit dans le genre steampunk (science-fiction à l’ère industrielle du XIXe siècle). Pour moi, c'est aussi du Caribbean futurism. L’histoire se déroule dans un monde alternatif en 1884, quelques années après la guerre civile américaine. Creeper est une jeune adolescente orpheline dont le rêve est de quitter la Nouvelle-Orléans. Elle découvre un complot qui pourrait anéantir la ville voire le monde. Elle peut compter sur Oya, la déesse du vent, et sur Ann-Marie capitaine haïtienne d’un vaisseau aérien… Le roman est court mais si riche en détails culturels, religieux, sociaux pour dessiner cet univers alternatif se basant sur des faits historiques réels. Les personnages sont majoritairement féminins et offrent donc une galerie diversifiée de femmes noires. Bref, j'ai adoré.