#streamcaribbean - "HLN" d'Olivyah (mars 2024)
C’est avec sa collaboration avec Jahlys pour le single “Naughty” que j’avais découvert Olivyah en 2020. J’étais fan de la chanteuse Olivia au début des années 2000, donc voir une chanteuse de Guadeloupe avec un prénom similaire m’a intriguée, mais je suis une femme du 20ème siècle, je préfère écouter des albums à une succession de singles donc je n’ai pas particulièrement suivi sa carrière. J’étais donc restée à l’image d’une Olivyah dancehalleuse, d’où ma surprise en écoutant son premier album “HLN”.
Musicalement, les productions respectent les codes de la “pop urbaine française”. C'est un univers pop R&B avec de l’afro sur des thématiques plutôt sombres autour de la débrouillardise et de l’amour. Les trois collaborations reflètent cette diversité. Avec 1da Banton (Nigeria), Olivyah chante la séduction dans “Accélère”. Avec Marginal (Martinique), elle décrit l’amour addictif de la relation ride or die. Avec 26keuss (France), “Sans Plastique” raconte une intimité purement physique où le désir ne connaît aucune barrière, même pas celle du préservatif.
L’identité caribéenne d’Olivyah se glisse subtilement au détour d’un couplet en créole ou d’une séquence rythmique. D'ailleurs, je trouve intéressant que la chanson la plus proche d’une ambiance caribéenne soit celle qui parle de bisexualité…
En vérité, le porno a tellement influencé les normes sexuelles ces 15 dernières années avec la levée de certains tabous que cette chanson n’est peut-être pas aussi sulfureuse qu'elle aurait pu l'être dans les 90’s. Mais c'est l'occasion de présenter la sensualité d'une autre façon.
En conclusion, Olivyah fait partie de ces artistes féminines avec le potentiel d’une Rihanna c'est-à-dire conquérir le marché international sans être cataloguée comme “la fille des îles”. Musicalement, elle est prête si elle construit son branding et son marketing en laissant la France de côté… L'image de la ride or die a ses limites parce que c'est toujours défini par rapport au regard masculin donc à voir comment elle réussira à se démarquer…
Mes pistes Karukerament
“Bi” - pour l'association des sonorités dancehall à une thématique audacieuse.
“Aime Encore” - une intro au saxophone, un R&B avec une rythmique entre afro et dancehall, des gimmicks faciles à reprendre, c’est une formule pour le succès.