#streamcaribbean - "Caviar I" de Meryl (juin 2024)

Après “Jour avant caviar” (2020) et “OZOROR” (2023), Meryl (Martinique) a choisi 2024 pour présenter son premier album studio : “Caviar I”. 

Je ne m'y connais pas assez en rap français pour juger cet album sur le plan musical par rapport aux standards de l'industrie française. Est-il dans la norme ou supérieur à ce qui se fait dans le rap français? A ce qui se fait dans le rap caribéen ? À vous de me dire. On retrouve les thématiques habituelles : la débrouillardise, l’ambition de devenir riche, la trahison, la loyauté et le sexe. Elle est à l’aise dans différents genres musicaux. Elle sait écrire et a un sens de la musicalité pour honorer un classique Zouk comme “Mon Soleil” de Princess’ Lover qui est samplé dans le titre promotionnel “Mauvaise Elève”… mais Meryl va-t-elle réellement au bout de sa vision d’artiste ? 

La versatilité de Meryl est indéniable. C’est pour cette raison que “Caviar I” m’a donné les mêmes interrogations que l’EP “OZOROR”. Ce que j’ai dit il y a un an est toujours d’actualité : en terme d’originalité artistique, quelles sont ses standards à elle ? Je ne sais toujours pas… A voir ce qu’un “Ghost” libéré créera en laissant libre cours à une fantaisie digne de “Jack Sparrow”.

Mes  pistes Karukerament 

Dembow Martinica” - il s’agit d’une collaboration avec DJ Tutuss, Lamasa, Jozii, Shannon et Noelia. Je choisis ce titre par pur solidarité féminine et pour la symbolique de réunir différentes cultures caribéennes sur un seul titre.

Siwo” - c’est un remix avec Jocelyne Béroard (Kassav’). En toute franchise, je ne suis pas convaincue par la direction artistique. Le “Siwo” de Jocelyne Béroard était l’un des rares titres qui valorisent les hommes de chez nous donc associer l’instru désormais à une énième variation sur le fait de se rêver riche… Je ne suis pas le public cible, mais je garde quand même ce remix dans la sélection parce que Meryl a fait preuve de la marque de respect ultime (selon moi). Elle a laissé quelqu’un d’autre prononcer le dernier mot de son premier album. Pour la culture et pour la symbolique de la transmission…