Bilan #condéchallenge de Janvier
En cette année 2021, mon défi lecture est d’explorer la bibliographie de Maryse Condé. C’est pour cette raison que j’ai décidé de me lancer dans le #condéchallenge. Mon programme mensuel de lecture est sur mon Instagram perso (@ladyinsaeng). En janvier, j’ai lu deux œuvres : sa thèse de 1979 et son roman Une Saison à Rihata.
Stéréotype du noir dans la littérature antillaise
La thèse est disponible gratuitement en ligne. Chaque page prête à réflexion. En même temps, c’est le but d’une thèse, je sais. Mais ce qui m’a le plus marquée est que tous les points problématiques de la représentation qu’elle aborde sont encore d’actualité pour la littérature guadeloupéenne : comment se raconter et surtout pour qui écrit-on ? C’est un débat qui concerne toute littérature de pays colonisés, mais il est fascinant que les pays anglophones de la Caraïbe aient développé depuis des décennies une littérature où les personnages existent en dehors du regard blanc. J’ai rererelu l’Eloge de la créolité après avoir lu la thèse de Maryse Condé… Certaines tournures, certains exemples dans l’essai de Jean Barnabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant ont l’air d’être une réponse aux problèmes qu’elle pose… Et ils sont en désaccord avec elle. Mais bon, je cherche encore à comprendre L’Eloge de la Créolité donc je ne vais pas m’aventurer sur cette discussion. Pour moi, qu’on écrive en créole ou en français est réellement secondaire. La première question à se poser est en tant qu’auteur.trice, est : comment et pourquoi mon histoire valorise la culture et surtout le peuple qui la vit. Pour moi, c’est ce que Maryse Condé démontre dans sa thèse.
Une saison à Rihata
Une ancienne ville coloniale abandonnée à sa torpeur, que traverse un fleuve boueux: Rihata. Une grande maison délabrée, au jardin envahi d'herbes de Guinée, et ses occupants: Marie-Hélène, Antillaise déracinée, Zek, son mari, directeur régional de la Banque autonome pour le développement, et leurs enfants.
Une société inadaptée, écartelée entre tradition et "modernisme", des hommes et des femmes exilés de l'intérieur, c'est Une saison à Rihata, ce roman envoûtant où se révèle, complexe et troublante, l'Afrique nouvelle.
J’ai toujours entendu Ségou cité en exemple pour évoquer les écrits de Maryse Condé se déroulant en Afrique, mais je me le réserve pour la fin du challenge (à moins qu’une âme charitable me l’achète en version papier d’ici là). Je ne peux pas dire que j’ai aimé Une Saison à Rihata dans le sens où je n’ai pas refermé le livre en me disant “la vie est belle, le monde n’est pas si sombre que ça”. C’est une histoire dramatique, un enchevêtrement de personnes qui ne poursuivent pas leurs véritables désirs et sont coincées dans une vie qu’elles détestent. En tant que fan de soap opera, j’ai adoré les révélations des secrets de famille, les histoires d’amour contrarié, la représentation de la famille, le rapport Antilles-Afrique dans les années 70/80.
Voici mon programme de février
Avez-vous des recommandations pour la bibliographie de Maryse Condé ?